Depuis 2020, pour aller au devant des publics éloignés ou fragiles, le festival INVENTIO propose chaque hiver les diffusions en ligne des concerts et événements de l'édition précédente. Devant le succès rencontré par cette initiative, et grâce à une équipe de réalisation remarquable : le vidéaste, Aurélien Mélior, assisté pour la prise de son par Richard Marillier, nous avons résolu de poursuivre l'aventure du E-Festival.
Accès films gratuits. Cependant nous vous invitons à manifester votre soutien selon vos souhaits et possibilités ici. Merci par avance.
Joseph Haydn- Quatuor à cordes en fa majeur op. 77 n°2
Dmitri Shostakovich - Adagio et Allegretto pour quatuor à cordes
Maurice Ravel – Quatuor à cordes en fa majeur
Quatuor KANDINSKY
Hannah Kandinsky, violon I
Israel Gutierrez, violon II
Ignazio Alayza, alto
Antonio Gervilla, violoncelle
Le jeune et prometteur quatuor Kandinsky, basé à Vienne en Autriche, et intégré à l'agence Dimore del Quartetto, s'est déjà distingué à de nombreuses reprises : Prix de l'International Mozart Competition Salzburg et de la Boccherini Competition, lauréat des Jeunesse Musicales d'Allemagne et de la Villa Musica. Il obtient en 2023 le 1er Prix décerné pour les 30 ans du Festival Verbier et se produira en 2024 à la Philharmonie de Paris. Actuellement en résidence à la Biennale de Venise, il se perfectionne également en France auprès des célèbres Quatuors Ebène et Diotima
L’essence du quatuor à cordes, c’est le mouvement – ensemble de musique sans chef, ou seul le jeu des notes et des voix entre elles conduisent le concert autant que le travail. C’est l’alchimie du non verbal avec la beauté par le biais de la gémellité unissant les quatre instruments. Travail de l’élan commun traversé de moments de prise de parole d’autant plus touchants. Haydn, le fondateur du genre du quatuor (qui en a écrit 68), est parvenu à la fin de sa vie à une capacité d’originalité et de liberté dans ce genre exigeant et facilement homogène. Le quatuor en fa majeur op.77 fait partie de ces grandes pages de fantaisie où les instruments s’invitent ou se retirent le plus librement, où les prises de parole s’échappent de chacun, dans une éloquence intime. Le mouvement est au centre des deux pièces de Shostakovitch pour quatuor : il s’agit d’extraits de musique de ballet qu’il a voulu réadapter pour quatuor - l’ironie grinçante, squelettique de l’allegretto fait suite à l’émotion sombre, très affectée, de l’adagio d’ouverture. Ce dyptique est unique en quatuor, tant chaque instrument y déploie autant de visages que de notes. Le quatuor à cordes de Ravel clôt le programme : image idéalisée de l’Espagne, de la chaleur méridionale qui berçait son imaginaire, dans un premier mouvement où chaque note est un pas feutré, délicat, pur, et enivrant, et un finale hypnotique et inlassable avec son rythme à cinq temps.
Léo MARILLIER, violon
Tess JOLY, alto
Will MC CLAIN CRAVY, contrebasse
Bohuslav Martinu, 3 madrigaux pour violon et alto
Carl Ditters von Dittersdorf, Duetto pour alto et contrebasse en mi bémol majeur
Krzysztof Penderecki, Duo Concertante pour violon et contrebasse
Joseph Haydn, Divertimento en si bémol majeur Hob.V:8 pour violon, alto et contrebasse
En fait ce programme est une lettre d’amour à la famille d’instruments à cordes frottées interprété par 3 complices et amis qui aiment à frotter leurs engouements et personnalités musicales à la rencontre des festivaliers d'INVENTIO. Dans la famille des cordes, violon et alto sont comme frère et sœur, et la contrebasse est un parent éloigné, héritière d’une tradition de musique populaire – ce programme développe les affinités de timbre et de beauté entre ces instruments. Les madrigaux de Martinu pour violon et alto, datant de 1942, développent violon et alto dans une suite débridée de chants populaires, d’élans passionnés, alors que le duo de Dittersdorf pour alto et contrebasse est une perle cachée du répertoire classique, pour une formation très originale, où le rôle d’accompagnement originellement voué à ces instruments est éclaté au profit d’une suite de mouvements cordiale, presque étrange, tant la chaleur de ces instruments frappe. Le duo de Penderecki pour violon et contrebasse met en scène un bras-le-corps, un bras de fer entre les deux extrêmes des instruments à corde, qui s’interpellent de manière très expressive. En guise de réunion, un divertimento de Haydn unit les trois protagonistes, avec le goût si particulier de Haydn pour la couleur instrumentale.
Soutenu par la municipalité de Bannost-Villegagnon
RECITAL PIANO 4 MAINS
Eglise Notre-Dame de Bannost-Villegagnon
Pierre-Marie GASNIER, piano
Virgile ROCHE, piano
Franz Schubert, fantaisie pour piano 4 mains en fa mineur D.840
Morton Feldman, "four hands"
Paul Dukas, La Péri, ballet pour piano quatre mains
Claude Debussy, 6 épigraphes antiques
"Deux jeunes pianistes qui se connaissent depuis sept ans et se mélangent de temps en temps les pinceaux pour offrir des quatre mains absolument éblouissants. Ils ne sont pas réellement un duo, ils mènent leur vie de pianiste chacun de leur côté, mais de temps en temps ils étudient des œuvres pour quatre mains ou des arrangements. Bonjour, les discussions, les compromis, le qui va prendre la pédale sur cette note, et quelle main doit jouer à gauche ou à droite du clavier etc."
Jeudi 13 avril 2023
Concert d'ouverture de la 8ème édition du Festival Inventio
Salle Colonne - 94 boulevard Blanqui - Paris 75013
Léo Marillier, violon
Laurent Camatte, alto
Pierre Strauch, violoncelle
Ludwig van Beethoven (1770-1827), Trio à cordes en do mineur opus 9 nº3
(1798)
Mark André (1964-), …zu…, pour trio à cordes (2005)
Franz Schubert (1797-1828), Trio à cordes D 581 en si bémol majeur (1817)
Arnold Schönberg (1874-1951), Trio à cordes op 45 (1946)
Quatre maîtres dans l’art du trio. Schubert nous prend par la main, célébrant l’apothéose du divertissement chambriste raffiné et intimiste. Beethoven nous
prend à la gorge avec un trio, manifeste musical à la recherche du grandiose et de la révolte musicale. Dans le trio de Schönberg, chaque instrument incarne un personnage du drame que le
compositeur traverse alors, écriture où se mêlent l’ascèse et effervescence pour approcher au plus près de l’inouï. Avec Mark André, on redécouvre la dimension intimiste de la musique de chambre
transposée à un niveau plus viscéral où chaque frémissement instrumental est palpable et participe du lexique, de la langue du compositeur. Quatre points cardinaux du genre unique du trio à
cordes.
Samedi 3 juin
Eglise Saint-Pierre - 3 rue de la Fontaine - Beauchery-saint-Martin 77560
Duo Bastien Pouillès, accordéon
Benoît Segui, guitare
Marin Marais (1656-1728), Suite en trio n°6 (théorbe-accordéon) (1692)
Anomyme, Suite de danses (vieille à roue-accordéon)
John Cage (1912-1992), Chess pieces (guitare Renaissance-accordéon) (1944)
Sylvain Griotto, La Conjecture de Syracuse (Création 2023 pour guitare et accordéon) - en présence du compositeur
Jan Pieterszoon (1562-1621), Sweelinck, Pavana Lachrimae (accordéon solo)
John Dowland (1563-1626), Lachrimae Pavane (guitare solo) (1604)
Marin Marais, Suite en trio n°6 pour guitare et accordéon (extrait)
Hybridité et délicatesse au programme! Avec l’accordéon, instrument adaptable à l’infini, pour porter la simplicité de dessin des traditions baroques, et la
guitare, et son élan, sa résonance ample et ses appuis charmeurs. En cadeau, des pépites de John Cage, et une initiation à la danse renaissance!
Clôture édition 2023 : Schubert au piano
Samedi 23 septembre
Eglise Sainte-Croix - Bray-sur-Seine 77480
David Saudubray, piano
Franz Schubert (1797-1828), sonate inachevée en fa dièse mineur D.571 (1817)
Schubert, Sonate en mi bémol majeur D.568 (1817)
Commande du Festival édition 2023 : Léo Marillier, Creation pour piano « Altar » (2023)
Schubert , Sonate en ut mineur D.958 (1828)
Schubert est de plus en plus hanté à la fin de sa vie par ses tentatives d’écrire de la musique «convaincante»autrement que comme Beethoven l’a fait.
Littéralement obsédées par la figure de Beethoven, ses œuvres inachevées s’expliquent ainsi : l’alliage entre le monde intérieur de Schubert et les demandes formelles de la musique instrumentale,
se solde par des échecs. Schubert échappe à la confrontation avec le lied auquel Beethoven ne s’est pas arrêté mais va au front avec les sonates pour piano auxquelles nous rendrons hommage lors
du concert de clôture de l’édition 2023 avec David Saudubray.
Les sonates de Schubert peuvent être divisées en deux mondes : un monde poétique, idéaliste, contemplatif, et un monde sérieux, réaliste, qui cherche quelque
chose, qui veut se faire forme. Nous avons dans ce programme les deux mondes : la sonate en fa dièse mineur est difficile à définir : probablement commencée une après-midi puis oubliée dès le
lendemain, on peut difficilement parler de structure, de volonté, de matériau : c’est comme si Schubert attendait quelque chose, et il note cette attente. Puis la sonate s’arrête, à peine à la
moitié du premier mouvement. La sonate en mi bémol montre plus d’initiative, de contrastes, tout en baignant dans cette insouciance de rythmes dansés, de modulations frivoles, d’envols gracieux
sans suite. La sonate en do mineur en revanche est la tentative la plus avouée de Schubert de s’approcher du modèle Beethovenien, ce modèle où chaque note emmène de l’avant, propulse un drame
sonore, se dresse devant nous, comme dirait Milan Kundera. La timidité et la fraternité de Schubert tente de résister face à la nécessité de dire quelque chose. Dans ma pièce pour piano seul
"Altar", j’ai cherché comment donner du sens et du caractère à un matériau souple, à des idées distantes, inspiré au départ par l’idée d’une table de spiritisme rencontrée chez Victor Hugo, où le
message est transmis par les tremblements de la table qui prend corps. Le piano incarne cette table de divination....
Samedi 13 mai
Eglise Saint-Thibault - 3 place de l'église - Chevru 77320
Evénement en partenariat avec l'association A3E
Concert Trio BARBAROCO
Nicolas Arzimanoglou-Mas, théorbe
Eliaz Hercelin Sanz, viole de gambe
Armin Yaldaei, clavecin
Diego Ortiz (1510-1570) , Recercadas sobre la Spagna (1 à 5)
Girolamo Kapsperger (1580-1651) , Toccatta Settima
Diego Ortiz (1510-1570) , Recercadas (4)
Sainte-Colombe (1640 – 1700), Fantaisie en rondeau
Marin Marais (1656-1726), Suite en sol mineur du 5ème livre
François Couperin (1668 – 1733 , La Superbe ou la Forqueray (Clavecin seul)
Marin Marais (1656-1726) , Suite en la mineur du 5ème livre
Prêt Clavecin de Jacob Kirckman, Londres, 1763
Avec l’aimable autorisation du Musée Instrumental de Provins et The Manny and Brigitta Davidson Charitable Foundation.
Entre pièces mystérieuses, suites d’idées virtuoses, ornements amples et coloris délicats, toute la subtilité du baroque espagnol et français, avec clavecin,
théorbe et viole de gambe, trois instruments qui incarnent l’affect en musique.
Villegagnon ? Un village et un homme... Provinois , avocat devenu chevalier de Malte, fréquentant les personnages exceptionnels de son époque : Ronsatd, Rabelais, Catherine de Médicis, Charles Quint, François 1er, doté d'une constitution d’athlète, d'une ambition de conquérant, bon géant marin emportant dans ses bras la petite princesse Marie Stuart » , ce héros de roman tente de concilier l’idéal chevaleresque du moyen-âge et les idées nouvelles de la Renaissance sur le monde, et la foi ; cette conviction le conduit à mener une expédition au Brésil où l'ïle de la baie de Janeiro porte encore son nom.
C'est son histoire qui précède le voyage musical ....à travers "Fragments d'histoire".
Samedi 9 septembre
Eglise Notre-Dame de l'Assomption - 1 rue de la forêt - Bannost-Villegagnon 77970
19 h 30 - Fragments d'histoire (envoi sur demande)
20 h - Quatuor avec piano
Orlando Bass, piano
Léo Marillier, violon
Tess Joly, alto
Arthur Heuel, violoncelle
Johannes Brahms, Quatuor avec piano en do dièse (1er et 2ème mouvements) (version inédite)
Guillaume Lekeu, Quatuor avec piano
Léo Marillier, Tout refaire (création 2023)
Johannes Brahms (1833-1897), Quatuor avec piano n°3 en do mineur op 60 (1875)
Ce programme met en regard deux œuvres du répertoire traversées par une ambition démesurée sans doute à l'origine du caractère inachevé ou plutôt "work in
progress" dont elles ne peuvent se départir, et qui les rend passionnantes à interpréter... et à écouter. Du quatuor avec piano de Guillaume Lekeu il ne nous reste qu’un surpuissant premier
mouvement et le tronc évasif d’un mouvement lent. Mort à 24 ans, le compositeur pose la question d’un « et si… ? » qui hantera la musique française comme l’exil de Rimbaud a pesé sur la poésie.
Un demi-siècle plus tôt, Brahms rencontre le couple Schumann et débute sous le contrecoup de cette rencontre fondatrice, un quatuor avec piano en do dièse mineur, en trois mouvements. Silence au
sujet de cette oeuvre, dans la correspondance du compositeur, puis vingt ans plus tard en 1875 est publié son troisième quatuor avec piano, en do mineur. Une lettre révèle qu’il s’agit d’une
refonte du quatuor en do dièse mineur que Brahms n’avait pas achevé à l’époque. Il fallait sans doute vingt ans à cette œuvre étrange pour naître de ce crâne et de ce cœur. Nous présentons pour
introduire et clore le concert la version primordiale puis finale de ce chef-d’œuvre. Le challenge m’intéressait au plus haut point que d’achever une pièce inaboutie qui m’était finalement restée
étrangère même si j’en étais l’auteur. J'ai introduit alors dans le programme une de mes créations : "Tout refaire". Commencée il y a cinq ans, cette pièce pour quatuor avec piano m’avait
laissé perplexe à l’époque – je l’ai révisée aujourd’hui, espérant la comprendre mieux et la mieux faire comprendre – d’où son titre de « Tout refaire " .