Applaudi par plus de 10 000 spectateurs depuis 2016, une émotion à chaque fois renouvelée, le Festival INVENTIO est une formidable aventure humaine qui réunit petits et grands autour de la culture. Pour nos partenaires, l’association est un exemple de partage de valeurs vers un objectif commun, c’est ce qui anime nos bénévoles depuis 9 ans.

Editorial "Du geste à la musique"

Du bon pied, le Festival INVENTIO vous invite à rejoindre une étonnante édition 2024, exigeante, audacieuse, festive et riche en plaisirs pour le corps et l'esprit.

Editorial de Léo Marillier, direction artistique

Le spectateur, néophyte ou averti, appréciera la variété de la programmation défendue par un plateau artistique exceptionnel promettant de grandes émotions musicales dans des lieux remarquables. En écho aux JO et dans la logique d’exploration de la campagne, nous tisserons des liens inattendus entre nature et art en offrant des randonnées, guidées par des experts en ethnobotanique ou ornithologie, vers le lieu du concert. Prélude au concert, la marche favorise la possibilité de l'échange décontracté. Et cette immersion dans la « seconde nature » seine-et-marnaise située entre Provins, Coulommiers et Bray-sur-Seine prépare à l’écoute et renouvelle l’expérience du spectateur lors du concert, point d'orgue de la balade. Inspirés par une démarche écoresponsable, on clôturera ces rendez-vous culturels par des moments de convivialité, favorisant les circuits courts et les productions régionales. Ces moments féconds en contacts chaleureux fondent l'émergence d'une véritable expérience humaine si précieuse au cœur de la ruralité.


A propos de la thématique 2024 « Du geste à la musique » - A l’écoute d’un son, nous nous en faisons une image, une courbe, dans nos esprits. Cette courbe, cette marque du son, celle du beau dans le temps, c’est le geste musical.

Le geste est à la fois inspiré par l’élan de musiciens sur scène, la force ou la douceur de chaque allure, chaque détail entendu, mais aussi par la source de la musique elle-même, son inspiration. De l’instrument ou de l’interprète ou du public, qui donne l’élan ? De l’auditoire ou de la musique elle-même, qui offre à l’interprète le désir d’embrasser son instrument ? De manière abstraite ou concrète, métaphorique ou pragmatique, par un certain geste de l’interprète sur l’instrument, par ce que ce mouvement inspire, par le biais de la sœur de la musique - la danse - nous approcherons la brise et la tourmente du geste musical lors de cette édition 2024 du Festival INVENTIO.

N''y a-t-il pas plus belle et évidente incarnation du geste en musique que la « gestique » du chef d’orchestre. Et c’est avec « Le jardin de Célibidache », film réalisé à propos de ce chef immense, que nous entrerons dans cette édition. Par le biais d’une composition bicéphale, féconde expérience de co-création conduite par l’exploration des instruments et des sentiments et signée par Orlando Bass et moi-même, nous donnerons à voir et à entendre ce mariage de l’abstrait et du concret.  Et le terrain idéal pour cet alliage de savoir et de sensibilité, c’est aussi la transcription que nous célébrerons plus tard ; l’interprète-compositeur y recompose selon son goût et sa liberté et dotés des ressources de son instrument, une œuvre du passé, pour lui donner un nouveau souffle ? la renouveler ? l’apprivoiser ? la rajeunir ? Ravel, Crumb, Schoenberg seront les bénéficiaires de ce traitement subtil, cet hommage qu’est la transcription. Toute guidée par l’énergie dont la fonction, la mission, la création de mouvement, de pensée par le mouvement, d’émotion par le mouvement, la musique nous parle par courbes, illusions d’espace. Ne dit-on pas qu’une note est ‘haute’ ou ‘basse’ ? Que le tempo peut être ‘large’ ? Qu’un rythme puisse être ‘souple’, que le temps peut être ‘haché’ ? Qu’une liaison relie les notes comme grâce à un arc dessiné à même les partitions et l’imagination ? Qu’une phrase musicale finit ‘en hauteur’ ? Nous y sommes, dans les cimes, avec les derniers quatuors de Beethoven, ‘flèches de la fantaisie’ : le compositeur est le premier à mouler des sonates entières sur un geste particulier, à unir les ‘mouvements’ d’une pièce dans un tout qu’on ne peut que nommer ‘geste’. Le tempo est souple et subtil comme nos corps dans la musique baroque, issue d'une tradition sans partitions, sans écriture ; on y croisera Marais et aussi des pépites de Athanasius Kircher. Autre exemple dont l’enseignement est dû au contact direct, ce sont les chants populaires des îles britanniques, qui s’inspirent du corps, par le biais du ballet. Cette dictée d’énergie, on la retrouve dans La Péri de Dukas.

 

Nous nous laisserons aussi porter par la Fantaisie de Schubert, que le compositeur destine à une amie, pièce symbolisant leurs destinées jointes par les enchevêtrements de mains des musiciens sur le piano… Exploration jubilatoire des instruments avec la Toccata en ut mineur de Bach. Evidence de la beauté chez Debussy avec sa sonate pour flûte alto et harpe. On est au plus proche de la chair des de la musique et au cœur de l’histoire d’amour entre l’homme et le son avec l’univers des percussions dont le corps s’adapte à l’instrument selon une fascinante chorégraphie.  Balade en compagnie du quatuor à cordes, l’une des rares formations non dirigées, devant relever le défi d’une musique souvent complexe, profonde, à la direction partagée, sans paroles : un autre genre de ballet… Symbiose des instruments où la recherche de l’égalité flirte avec la liberté et l’initiative individuelles.

 

Tout autant de manières de dire que la musique vient de la main portant la plume, guidée par le cœur, passe par le corps entier de l’interprète. Revenant vers le cœur par l’oreille : cet étrange ballet s’appelle geste. L’intimité de la scène est tout entière est dans cet alliage. Ce geste, il est tourné vers le public ; à lui de le reprendre, le faire grandir, et résonner. … c’est le partage magique du concert.  Et à la sortie du concert, chacun peut… faire un geste. Edition qui nous engage à nous « changer » un peu à la sortie du concert, à modifier un peu notre regard sur les autres et le monde. . .nous engager vers un ailleurs... qui n'appartient qu'à nous….

 

Edition 2024 du Festival INVENTIO : éloge du geste comme écrin de la musique que célébreront joyeusement avec moi les amis et partenaires que sont : le pianiste et compositeur, Orlando Bass, l’altiste Tess Joly, le violoncelliste, Arthur Heuel,  le contrebassiste, Will McClain Cravy, l’Ensemble La Badaude avec le théorbiste, Nicolas Arzimanoglou, la flûtiste Thais Péron le Ouay, la violiste, Hiérine Lassalle, la claveciniste, Maria Kaczmarek,  le Duo Gramma avec le percussionniste François Vallet et l’altiste Camille Coello, L’Ensemble « Le Bâteau ivre » avec le flûtiste, Samuel casale, l’altiste, Valentin Chiapello, le harpiste Jean-Baptiste Haye, le pianiste, Virgile Roche, le pianiste, Pierre-Marie Gasnier, le Quatuor Kandinsky avec les violonistes, Hannah Kandinsky et Evgenii Artemenkov, l’altiste,  Ignazio Alayza, le violoncelliste,  Antonio Gervilla. Sans oublier la participation de la cheffe de chœur, Angélique Niclas, a violoncelliste Lucia BISTRITCAIA, la hautboïste Clémentine BUONOMO, la contrebassiste Claire LEBRUN, le guitariste Benoît SEGUI aux commandes des ateliers de médiation. 

 

 

Bonne année 2024 et à très bientôt !